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Un livre, un retour sur le dossier de naturalisation de Rafaël

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Le livre de Bastien François  Retrouver Estelle Mouffla r ge  est un récit précieux né d’un long et minutieux travail de recherche.  L’auteur, professeur de sciences politiques à l'université Paris I Panthéon-Sorbonne, part sur les traces d’une jeune fille qui habitait la même rue que lui dans le 18ème arrondissement de Paris et qui connut durant la guerre le destin tragique de la déportation vers le camp d’Auschwitz-Birkenau, le 28 octobre 1943. Il cherche à reconstituer la trajectoire d’Estelle, interrogeant diverses archives, retrouvant les gens ou descendants de ceux qui auraient pu la connaître et se rend dans les lieux qu’elle a fréquenté que ce soit le quartier populaire Cayenne à Saint-Ouen ou le lycée Jules Ferry où elle fut un temps scolarisée…. Et comme il le dit fort justement : « Moins on a de traces plus l’enquête est longue ». Partir sur les traces des morts pour que leur vie ne soit pas réduite à ce seul évènement est la quête que je mène depuis des années pour de n

Un poème pour ma mère Rywa

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  Alors que l'été avance cahin-caha entre pluies, orages et chaleur tropicale, les jeux olympiques se déroulent à Paris dans un contexte politique inquiétant et un monde en tourmente traversé par les guerres et la violence qui nous cernent davantage chaque jour. Le mois dernier, j'ai passé le cap des 68 ans,  l'âge qui était celui de ma mère lors de sa mort en 1994, il y a 30 ans déjà. Une mort brutale survenue le 29 juin aux urgences de l'hôpital Henri Mondor, faute d'avoir bénéficié des soins d'urgence adéquats et de l'intervention chirurgicale qui aurait pu sans doute la sauver. Mais cet été-là était celui de la coupe du monde de football qui se tenait aux Etats-Unis entre le 17 juin et le 17 juillet ...et je me souviens parcourir les couloirs des urgences porte de l'hôpital usine à la recherche d'un médecin pour que soit soulagée sa souffrance.  Scotchés devant l'écran de télévision qui transmettaient les matchs, capter leur attention avait é

Les branches familiales

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Longtemps je me suis concentrée sur les recherches du côté paternel, les Podchlebnik originaires d’Uniejow en Pologne près de Lodz, puisque qu’avec l’arrivée en France de mon grand-père Rafaël et de son frère Joseph en 1920, je pouvais disposer d’archives sur place, mon pays de naissance, en particulier les archives liées à leur déportation. De leur vie et de leur quotidien par contre, il ne me reste pas grand-chose sinon à l’imaginer et le recréer.  Les différents Podchlebnik que j’ai retrouvé au Canada, en Belgique ou en Israël, dispersés eux-aussi par les ravages de la guerre, rencontrent les mêmes difficultés de recherches que moi et, en dehors du nom, nous n’avons pu jusqu’à présent retrouver les liens familiaux qui nous unissaient. De ma grand-mère Maria Silberstein, première épouse de Rafaël, hormis la découverte récente de son enfance passée en Pologne avec sa mère et ses grands-parents originaires de Varsovie, je ne saurais que peu de choses et retrouver sa photo restera un vœ

Les photos de la mémoire et Marcel Podchlebnik

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J’avais évoqué une visite au cimetière de Bagneux dans un précédent article (celui daté du 10 avril).  En me rendant sur la tombe du demi-frère de mon père, Marcel mort à l’âge de 7 ans dans des circonstances imprécises, j’avais fait le triste constat de l’état d’abandon de sa sépulture et de l’effacement de son nom sur la dalle. Grâce à la précieuse intervention du gestionnaire de la concession, l’Association des amis israélites de France, le nettoyage de la dalle et le rechampissage du nom ont été réalisés.  Le passage de Marcel sur terre laissera encore une trace pour les rares visiteurs, mais pour combien de temps encore?  Outre un nom laissé sur une sépulture, quelques rares photos témoignent des existences passées. C’est dans cette perspective que je m’occupe en ce moment de l’annotation et du tri de photos familiales laissées en dépôt au Mémorial de la Shoah en 2012.  J’apporte des corrections et annotations sur un fichier papier et je dois avouer que ce travail est assez fastid

Utile transmission

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La dernière semaine du mois d’avril, j’ai pris quelques jours de vacances avec mon fils dans un gite à Autrans, petit village authentique du Vercors Nord. Une façon de nous retrouver, lui habitant Grenoble et moi en région parisienne pour profiter du calme de la montagne et passer par la même occasion une semaine studieuse.  En effet, nous avions chacun une échéance à respecter pour un travail bien spécifique, de son côté la réalisation d’un rapport de stage constitutif du brevet professionnel « charpente bois » et du mien la préparation de l'intervention au Mémorial de la Shoah pour  l'atelier que j'ai évoqué dans mon précédent article :   Moi, détective à la recherche de mon histoire familiale.  Cet   exercice se présentait à priori sans difficultés mais il se révéla en réalité assez complexe. Il fallait en 12 minutes maximum présenter l’histoire des recherches familiales de toute une vie et accompagner mon propos de documents d’archives les plus représentatifs!  Bien que

Moi, détective sur les traces de mon histoire familiale /Présentation pour le Mémorial de la Shoah

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Enquête sans fin I-  Les origines d'une quête Longtemps j'ai eu le sentiment de n'avoir aucune appartenance, de venir de nulle part. Mes parents semblaient inaccessibles, ailleurs, absorbés par leur travail (ils étaient tailleurs!) et leur désir d'intégration. Ils parlaient peu de leur histoire, des proches disparus et de leur vie avant la guerre.. Je percevais leur souffrance sans pouvoir en démêler les fils... ..alors pour combler ce vide, je suis partie à la recherche des traces de mon histoire familiale et parallèlement à ces recherches, je poursuis un travail d'écriture et de transmission. II- La première démarche : un courrier Mes premières interrogations commencent dès l'âge de 14 ans par un  courrier adressé au  professeur de médecine  Robert Debré.  Je savais qu'il avait sauvé mon père pendant la guerre en lui procurant de faux papiers sous le nom de Valentin Pouchubrun. Il l'avait caché et employé quelques mois comme aide-jardinier dans sa prop

Forum au Mémorial de la Shoah

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 Prochainement se tiendra au Mémorial de la Shoah le 3ème forum générations de la Shoah :  https://www.memorialdelashoah.org/wp-content/uploads/2024/04/mdls-programme-generations-2024-web-2.pdf Ces journées s'adressent à toutes les générations marquées par la Shoah dans leur histoire familiale et qui souhaitent se retrouver, échanger et partager. Agir et transmettre seront au coeur des interventions proposées. J'aurai le plaisir, et un peu d'appréhension aussi, de participer à l'atelier du dimanche 19 mai dont le thème a pour titre : Moi, détective sur les traces de mon histoire familiale. (cf.Programme) Le travail de recherche est une quête sans fin avec ses avancées lors de découvertes parfois surprenantes ou ses moments de stagnation qui conduisent parfois au découragement ...  Résumer en une dizaine de minutes toute une vie de recherches constitue un véritable challenge! Quels  éléments marquants de mon travail doivent être mis en avant sachant que de nombreux membr