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Couture et arbres de métal

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Depuis quelques temps je fabrique des arbres en métal. Une idée venue dans la poursuite du travail réalisé avec mon amie Sophie lors de notre exposition sur le thème de l’exil à Sanary-sur-Mer en 2018 et dans l’espoir peut-être d’une autre présentation sur ce même thème dans l'idée peut-être illusoire que la vie transcende la mort…..  Avec cette activité manuelle, je m’évade et trouve un certain apaisement en me concentrant sur une tâche concrète et pas si simple qu’elle aurait pu le paraître au premier abord...  J’utilise pour cela du métal de différentes sortes : en étain, en cuivre, en cuivre argenté ou en aluminium qui se présente soit sous forme de rouleaux comme des bobines de couture, soit sous forme de cercle mais le cerclage une fois défait s’emmêle plus facilement que le fil bien tenu sur le rouleau. Les épaisseurs diffèrent également et je préfère maintenant travailler avec un fil plus fin car il est moins difficile à manier et ne blesse pas ! Je mêle parfois plusieurs c

Retour sur un recueil de poésies

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Aujourd’hui, je reviens sur le passé en exhumant d’une boite d’archives cartonnée les textes qui ont servis de base à la réalisation de mon premier recueil de poésie publié il y a déjà 30 ans. Après la mort de ma mère, j’ai rassemblé des poèmes écrits entre les années 1991 et 1994 autour de la mémoire et qui accompagnaient mes recherches familiales. Sans doute l’écriture m’aidait-elle à supporter de douloureuses découvertes.  Ces textes épars sont imprégnés du souvenir des disparus dont je peinais à reconstituer l’histoire, une histoire qui risquait d’être enfouie à jamais avec la disparition de ma mère si je ne leur donnais pas une certaine visibilité.  Je les avais classés et intitulés Poésies du souvenir et de l’oubli, titre devenu pour l’éditeur  Au pays de l’exil. Je n’ai pas conservé la mouture écrite à la main sur des feuillets de petits formats et je le regrette, mais il me reste encore toutes les pages tapées à l’époque sur la machine à écrire offerte par mon beau-frère ainsi

Traces de vie juive en Sicile

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Lors d’un récent séjour en Sicile dans le Parc des Madonies situé sur les hauteurs de Céfalu, nous avons découvert quelques lieux et symboles de la mémoire juive de l’île notamment à Agrigente et à Palerme, ville dans laquelle avec Raphaël nous avons clôturé notre voyage.  Nous avons traversé la Sicile du Nord au Sud pour rejoindre la vallée des Temples à Agrigente. Une pure merveille, classée au patrimoine de l’Unesco, avec son parc archéologique qui comporte de nombreux temples grecs de style dorique assez bien conservés pour la plupart.  En déambulant sous une chaleur écrasante dans ce musée à ciel ouvert, à mi-parcours environ, nous nous sommes trouvés à notre grande surprise dans un jardin des justes. Inauguré en 2016, ce jardin témoigne d’une présence juive depuis l’antiquité, fait révélé lors de la découverte d’une tombe dans la ville.  https://jguideeurope.org/fr/site/le-jardin-des-justes/ Des plaques commémoratives, disséminées entre les oliviers, indiquent les noms des justes

Poèmes de Sicile

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Au retour d’un voyage d’une dizaine de jours en Sicile, j’ai cueilli sur le chemin quelques impressions poétiques :  Sur les hauteurs de Cefalu une clarté ouvre la voie immensité de la mer en toile de fond Disséminés sur les collines arides les oliviers ploient les figuiers de Barbarie  regorgent de fruits charnus et épineux Le sirocco apporte son lit de poussière ocre instants magiques Beauté sauvage sous le soleil de la Sicile.  Somnolence au bord de l’eau rythmée par le murmure des flots et la musique jazzy en toile de fond Le bruit pétaradant des motos cross qui s’entrainent dans la montagene  trouble ce moment de paix. Sur les chemins arbres et branches noircis odeurs de feu la sécheresse a dévasté les lieux de l’été flamboyant Âpreté du paysage Succession de collines dont les tons s’étagent du brun au gris du vert pâle au bleu incertain lointain et doré. Deux chats langoureux au pelage lisse et soyeux  avides de nourriture  se meuvent à pas feutrés  sous le regard  des voyageurs

Un livre, un retour sur le dossier de naturalisation de Rafaël

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Le livre de Bastien François  Retrouver Estelle Mouffla r ge  est un récit précieux né d’un long et minutieux travail de recherche.  L’auteur, professeur de sciences politiques à l'université Paris I Panthéon-Sorbonne, part sur les traces d’une jeune fille qui habitait la même rue que lui dans le 18ème arrondissement de Paris et qui connut durant la guerre le destin tragique de la déportation vers le camp d’Auschwitz-Birkenau, le 28 octobre 1943. Il cherche à reconstituer la trajectoire d’Estelle, interrogeant diverses archives, retrouvant les gens ou descendants de ceux qui auraient pu la connaître et se rend dans les lieux qu’elle a fréquenté que ce soit le quartier populaire Cayenne à Saint-Ouen ou le lycée Jules Ferry où elle fut un temps scolarisée…. Et comme il le dit fort justement : « Moins on a de traces plus l’enquête est longue ». Partir sur les traces des morts pour que leur vie ne soit pas réduite à ce seul évènement est la quête que je mène depuis des années pour de n

Un poème pour ma mère Rywa

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  Alors que l'été avance cahin-caha entre pluies, orages et chaleur tropicale, les jeux olympiques se déroulent à Paris dans un contexte politique inquiétant et un monde en tourmente traversé par les guerres et la violence qui nous cernent davantage chaque jour. Le mois dernier, j'ai passé le cap des 68 ans,  l'âge qui était celui de ma mère lors de sa mort en 1994, il y a 30 ans déjà. Une mort brutale survenue le 29 juin aux urgences de l'hôpital Henri Mondor, faute d'avoir bénéficié des soins d'urgence adéquats et de l'intervention chirurgicale qui aurait pu sans doute la sauver. Mais cet été-là était celui de la coupe du monde de football qui se tenait aux Etats-Unis entre le 17 juin et le 17 juillet ...et je me souviens parcourir les couloirs des urgences porte de l'hôpital usine à la recherche d'un médecin pour que soit soulagée sa souffrance.  Scotchés devant l'écran de télévision qui transmettaient les matchs, capter leur attention avait é

Les branches familiales

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Longtemps je me suis concentrée sur les recherches du côté paternel, les Podchlebnik originaires d’Uniejow en Pologne près de Lodz, puisque qu’avec l’arrivée en France de mon grand-père Rafaël et de son frère Joseph en 1920, je pouvais disposer d’archives sur place, mon pays de naissance, en particulier les archives liées à leur déportation. De leur vie et de leur quotidien par contre, il ne me reste pas grand-chose sinon à l’imaginer et le recréer.  Les différents Podchlebnik que j’ai retrouvé au Canada, en Belgique ou en Israël, dispersés eux-aussi par les ravages de la guerre, rencontrent les mêmes difficultés de recherches que moi et, en dehors du nom, nous n’avons pu jusqu’à présent retrouver les liens familiaux qui nous unissaient. De ma grand-mère Maria Silberstein, première épouse de Rafaël, hormis la découverte récente de son enfance passée en Pologne avec sa mère et ses grands-parents originaires de Varsovie, je ne saurais que peu de choses et retrouver sa photo restera un vœ