Sur les traces de Hinda et un hommage aux disparus
Lors de mes recherches généalogiques, j’ai découvert l’existence de Hinda Katz, née Koiawsky, femme de Raphaël Katz dont j’ignore tout mais que je suppose, par un faisceau d’indices concordants, être le frère de mon arrière-grand-mère Hanna Katz.
Raphaël Katz n’a laissé aucune trace de son existence hormis son nom car à l’arrivée de Hinda en France, il était déjà mort en Pologne ou en Russie, peut-être même à Lodz. Lodz, la ville où est née Hinda en 1860 (une ville Russe à cette époque), était aussi le lieu de vie de mes arrières-grands-parents, Hanna et Abraham Podchlebnik qui donnèrent ce même prénom, Rafaël, à mon grand-père ; un beau prénom que j’ai également choisi pour mon plus jeune fils.
Hinda, arrivée à Paris au début du vingtième siècle, est morte dans cette ville en 1921, son acte de décès indique qu’elle habitait 42 rue Vieille du Temple, adresse de plusieurs autres membres de la famille Katz.
Deux de ses fils, Zelik, chapelier, demeurant 47 rue Chapon et Nathan, bonnetier, demeurant comme sa mère au 42 rue Vieille-du-Temple, ont signé l’acte de décès. Hinda aura eu une nombreuse descendance avec ses 7 enfants : Elmire, Felda, Nathan, Lazare, Maurice, Sarah Louzha et Zelik (Jules).
Sarah Louzha mariée à Simon Lenga aura 8 enfants dont 7 filles ; l'une de ses filles, Dora, épousera Joseph Podchlebnik, le frère de mon grand-père.
Je peux aussi lire sur son acte de décès qu’elle est la fille de Zelik Koiawsky et de Hanna Meyer, Hanna prénommée comme mon arrière-grand-mère, Hanna Katz….
J’ai retrouvé la tombe de Hinda au cimetière de Bagneux dans la division 1, un des carrés juifs, proche duquel a été érigé une stèle dédiée aux victimes de la Shoah qui n’ont pas de sépulture ni ici ni ailleurs.
Sa sépulture laissée à l’abandon laissait entrevoir sur la pierre tombale le nom Podchlebnik, mais ce jour-là, je ne pouvais pas distinguer grand-chose.
Aussi, voulant en savoir plus, j’y suis retournée munie d'une brosse, d'une bassine et de savon pour tenter de la nettoyer mais sans grand succès.
Me renseignant auprès de l’administration du cimetière, j’ai appris que l’entretien incombait aux descendants des deux propriétaires qui étaient Lazare, un des fils de Hinda dont je savais qu’il avait été déporté à Auschwitz et Nathan un autre fils qui avait survécu à la guerre.
J’ai eu la chance et le grand plaisir de retrouver cette année la petite-fille de Nathan, Monique, qui m’en a appris davantage sur cette grande famille à laquelle je suis rattachée et des liens se sont crées avec des descendants retrouvés.
Monique a fait procéder au nettoyage de la sépulture où seule est enterrée Hinda, mais dont les descendants (probablement Nathan) ont fait inscrire les noms de membres de la famille déportés à Auschwitz : mon grand-père et son frère, la famille Obrejan dont je parlerai dans une autre article et un Perec Katz que je peux supposer être un autre prénom donné à Lazare, mais cette hypothèse reste encore à prouver !
J'ai été comme soulagée de voir les noms de Joseph et Raphaël inscrits sur une pierre tombale.
Cette inscription comme un hommage rendu aux disparus suggère presque qu'ils reposent avec leurs proches même si la réalité est tout autre.



Commentaires
Enregistrer un commentaire