Voyage à Vienne
Pour fêter ma nouvelle nationalité autrichienne, je me suis offert un voyage à Vienne qui fut riche en
sensations et en rencontres.
J'ai noté en poésie quelques impressions...
Le voyage en train
Dans le train autrichien
le NightJet
à l’allure désuète
j’aborde
au rythme de la nuit
le long voyage
qui me mènera
depuis Paris Gare de l’Est
jusqu’à Vienne
Touristes et sacs à dos
familles et valises
chacun rejoint
sa place sa cabine son espace
Allure paisible
Arrêts prolongés
Quitter la France
pour atteindre l’Allemagne
Regarder défiler le paysage
lacs et forêts
Sous la chaleur estivale
les sapins gardent leur majesté
Champs de blé
rouleaux de paille en liberté
odeur de prés
Champagne Ardennes
Bar-le-Duc arrêt
maisons perchées sur les collines
toits de tuiles et volets rouges
Trains colorés
paysages et scènes du quotidien
peints sur les wagons
la vie en transit
A l’approche de Metz
la lumière s’estompe entre l’infini
et la bordure sombre des arbres
Ciel du soir
marbré de traits noirs
quelques lueurs encore
Une halte au milieu de nulle part
l’herbe folle traverse le ballast
et un quai de béton
à l’abandon
Une longue attente
s’habituer au temps qui s’écoule
lentement savourer cet intermède
se bercer de la cadence
Nuit heurtée entrecoupée
un réveil à Mannheim
une halte
Au matin soleil vif
après Augsbourg
direction Munich
passagers en attente
un petit-déjeuner est servi
Aux environs de Rosenheim
allongée sous la couette
j’observe
les chalets montagnards
partiellement vêtus de bois
Balcons fleuris rouge vivace
Bûches entassées
à la croisée des chemins
forêt bavaroise
un passage Passau
Pensées vers Rüdiger Fischer
mon éditeur enthousiaste et chaleureux
aujourd’hui disparu
Visiter sa région
m’avait réconciliée avec l’Allemagne
noire
Arrivée à Salzbourg
un pont une rivière
au creux de la montagne
les lacs
Alpes bavaroises
Berchtesgaden non loin
lieu de sinistre mémoire
Se nourrir de Mozart et d’un air d’opéra
A Wells gare de triage
rails en pagaille
Linz se profile dans la sérénité
S’habiller du temps long
chaloupé cadencé
au rythme d’une valse
Après un voyage de 18 heures
avec deux heures de retard
arrivée à Vienne
immensité la foule
une gare que je ne reconnais plus
Se faufiler
pour trouver le chemin vers la place Mozart
rejoindre l’hôtel
Admirer les facades
teintes pastels style Art nouveau
La ville musée ouvre
son horizon….
Hôtel d’une autre époque
éclats de lustres
meubles confortables
calme et sympathie
un accueil de fleurs
Palais Todesco néorenaissance
face à l’opéra
délices servies sur tapis de velours
sous le regard parfois austère
des musiciens et personnages encadrés
ambiance feutrée
univers parallèle
Je sillonne les rues
au passé flamboyant
les touristes ont envahi l’espace
selfies à l’envie pagaille
je fuis loin de ce monde qui entrave
mon silence
et me perds dans les lieux plus calmes
Je cherche les traces de vie
de mes ancêtres viennois
plus d’un siècle révolu
et leurs pas résonnent aujourd’hui
dans ma mémoire
Rembrandt Strasse au numéro 33
je les imagine
au numéro 35 une plaque
Joseph Roth a vécu là en 1914
voisinage prestigieux
Deux immeubles similaires
survivance de la guerre
aux alentours d’autres
bombardés
ont été reconstruits
Mémorial et murs des noms
un parc immense hommage
tardif rendu aux persécutés du nazisme
Taverne et bière Puntigamer
arômes houblonnés délicats
Dans le tumulte je me noie
Le café a le goût du strudel et du Sachertorte
mes pensées s’envolent
A Hietzing un air de campagne
majestueux parc et château de Schönnebrun
insolite beauté
traverser l’espace
le ciel s’orage soleil lourd
il est temps de rentrer
Métros, tramways
d’un point à un autre s’évader
Dans les eaux du Danube
surgissent les fantômes
Sur la WienZiele
grignotages au Naschmarkt
épices colorées
évasion
Peintres, écrivains, musiciens
artistes de tous horizons
subliment la ville
au passé tumultueux
Se souvenir









 
 
 
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