Shoah et Podchlebnik

La semaine dernière a été marquée par l’anniversaire de la libération du camp d'extermination d'Auschwitz. Il y a 79 ans, le 27 janvier 1945, l'armée rouge libérait les survivants de l'enfer. 

À cette occasion et compte-tenu de la résurgence inquiétante de l'antisémitisme dans le monde depuis le massacre du 7 octobre 2023 et la riposte d'Israël, la chaine publique France 2 a rediffusé, mardi soir dans sa totalité, le film de Claude Lanzmann Shoah. https://fr.wikipedia.org/wiki/Shoah_(film)

Ce documentaire, aujourd'hui restauré, d'une durée de 9h30, rassemble les témoignages aussi bien de victimes, de témoins directs que de bourreaux impliqués dans l'extermination des juifs durant la seconde guerre mondiale. Il est inscrit depuis 2023 au registre de la Mémoire du monde de l'Unesco.

Le film sorti en 1985, a été diffusé pour la première fois à la télévision française durant quatre soirs consécutifs à partir du 30 juin 1987 sur TF1.

Nous avions en le visualisant découvert avec surprise et émotion le témoignage de Mordéchaï (Michal ou Michel selon les versions) Podchlebnik dont la ressemblance avec mon père nous avait frappé.  

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mordechaï_Podchlebnik

Ce rescapé du camp de Chelmno, était originaire de Kolo un village tout proche d'Uniejow et de Lodz, lieux de vie de ma famille paternelle. 

Chelmno situé à environ 60 km de Lodz dans la région de Warthegau a été le premier centre d’extermination nazi avec des camions à gaz asphyxiants, servant pour ainsi dire de prototype à ce qui allait être mis en place. 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Centre_d%27extermination_de_Chełmno

Il m'aura fallu après cette projection "percutante" plus d'un an avant de me décider à écrire à Claude Lanzmann. Depuis déjà longtemps en quête de mes ancêtres, je voulais obtenir le contact de ce Mordéchaï. Mais l'annonce de sa mort en 1985 en Israël brisa d'un coup tous mes espoirs de recherche sur son histoire et le lien possible avec mes proches.


J'ai rassemblé pour cette photo : un morceau du brouillon de ma lettre, car on ne gardait le double qu'à la condition d'écrire avec du papier carbone interposé entre deux feuilles, c'est assez vertigineux d'ailleurs de penser à cela ; la réponse reçue par la secrétaire de Lanzmann et la photo que nous avions prise lors de la projection du film à la télévision, le poste de l'époque est bien kitsch!

Tout récemment reprenant le flambeau de ma quête sans fin, j'ai découvert grâce à l'aide d'une généalogiste passionnée, l'existence de deux femmes du nom de Podchlebnik Ruchla et Chendel, toutes deux originaires de Dobra, région de mes ancêtres. Elles vivaient en France à Paris dans le 20ème arrondissement, ayant survécu à la guerre contrairement à leurs époux Abraham Majerowicz et Benjamin Rosenman. Chendel et Henri ont eu un fils Henri né en 1934. Mon père ne m'en avait jamais parlé mais les connaissait-il?

Il ne me reste plus qu'à découvrir leur destinée? Dans un premier temps, il me faut retrouver leur dossier de naturalisation et espérer dérouler le fil d'une nouvelle bobine qui me mènera sur les traces des disparus.


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