Du côté de Lodz : nouvelles recherches

Lorsque l'actualité devient source d'angoisse, je me replonge dans les recherches familiales et généalogiques. Retrouver le destin de mes ancêtres disparus en Pologne, Ukraine ou Russie devient prioritaire et je reprends, de façon un peu désordonnée, les dossiers accumulés depuis des années dans mon ordinateur et dans mes boîtes de rangement. J'espère déceler, en les relisant, le nouveau fil qui me permettra de dérouler plus aisément la bobine. 

La branche paternelle Podchlebnik redevient aujourd'hui l'objet de mes recherches. 

Je visualise attentivement le dossier de naturalisation/dénaturalisation de mon grand-père que j'avais photographié lors de ma visite aux archives de Fontainebleau en novembre 2011. Mes yeux s'attardent sur un élément auquel je n'avais pas prêté attention jusque-là, le lieu de naissance de mon arrière-grand-mère Hanna Katz à Ozorkof en 1875, une précieuse indication. Je me promène sur google map à Ozorkof situé non loin de Lodz et Uniejow. Hanna (écrit Anna et aussi Chana selon les archives) a vécu à Uniejow avec son époux, mon arrière-grand-père Abraham et leurs trois enfants : Joseph, Rywka et mon grand-père Rafaël avant leur déménagement pour Lodz. Ozorkof était au 19ème siècle un important centre d'industrie du coton; sa population en grande partie d'origine allemande et juive est quasiment dépeuplée pendant la guerre.


   Le dossier de Rafaël (archives de Fontainebleau 2011).                  La demande de naturalisation de 1936

Mon grand-père Raphaël a quitté la Pologne avec son frère Joseph en 1920 pour fuir l'antisémitisme et les pogroms, un grand classique qui reste solidement ancré dans le temps! Il a fait plusieurs demandes de naturalisation, la dernière sera acceptée en 1936. Il sera ensuite dénaturalisé par les lois antisémites qui le conduiront à la déportation et à la mort.   

Sur les documents reçus des archives nationales de Lodz en 2010 j'avais découvert que Abraham né en 1869 à Uniejow était mort dans le ghetto de Lodz, rebaptisé Liztmannstadt par les nazis qui, tout en se livrant aux pires exactions, ne perdaient par leur sens de l'esthétisme ! Sa mort se situe entre juillet et octobre 1940 comme en témoignent les fiches de résidence du ghetto.

                                                                                                                   Fiches de résidence des habitants du ghetto de Lodz

                                                                                          (Archives nationales de Lodz : actes de l’association des anciens juifs du ghetto de Lodz)

Le tragique destin de Joseph, Raphaël et Abraham a été élucidé mais celui de Hanna et Rywka reste une énigme. Hanna semble avoir vécu dans le ghetto de Lodz mais je ne trouve aucune trace d'elle. Quand à Rywka je me demande si elle était mariée et avait des enfants, vivait-elle également dans le ghetto, a-t-elle pu fuir quelque part?

Je ressors de l'album familial cette photo, une carte postale pour laquelle je m'étais toujours interrogée sur les deux personnes posant au centre de l'image sans jamais chercher à approfondir cette question. Je savais simplement que l'homme barbu était mon arrière-grand-père, Abraham, un rabbin selon mon père. J'en avais déduit qu'Hanna se trouvait assise avec lui. Aujourd'hui seulement, je pense que la femme  qui se tient debout debout avec le petit garçon contre elle, est probablement Rywka avec son fils. Cette photo de famille envoyée de Lodz pour Rafaël et Joseph ne dispose malheureusement d'aucune inscription au verso. 

Famille Podchlebnik/Katz à Lodz

Pour en savoir plus, j'ai repris mes échanges avec l'I.T.S (International Tracing Service) après plus de 10 ans d'interruption. Les demandes se font maintenant directement sur internet et non plus par courrier. Lorsque la question sur le degré d'urgence de ma demande est posée, je réponds qu'il est très important avec pour justificatif qu'avant ma mort j'aimerais savoir ce que la grand-mère de mon père, Hanna sa fille Rywka et ses enfants sont devenus. Et, en retrouvant cette lettre de l'I.T.S, je remarque qu'une piste avait été explorée du côté des archives de Poznan. Il ne me reste plus qu'à attendre....mais pas trop longtemps

Lettre de l'I.T.S datée 2011


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