Au cimetière

Au cimetière de Pantin, je suis allée hier mettre un peu d'ordre sur la tombe de mon arrière-grand-père, une sépulture découverte en 2015 au hasard de recherches que le choc secondaire à l'attentat contre Charlie Hebdo avait ravivé (voir l'article du 15 août 2017 « Sur les traces de Salomon Silberstein »). 

Aucun élément ne permettait d'identifier que l’emplacement de la concession retrouvé grâce aux archives du cimetière du Père Lachaise lui était destiné. Les mauvaises herbes avaient envahi les vestiges d'une pierre effritée par le temps. Aussi, avec le soutien financier de ma sœur, j'avais fait apposer une plaque en sa mémoire et en celle de sa fille Maria.

Salomon Silberstein, père de Maria ma grand-mère, était venu de Varsovie en France avec sa femme Anna Schmeiss en 1905. Leur unique fille vit le jour quelques mois plus tard à l'hôpital Rothschild en 1906. De Salomon mort en 1925, j'avais dû reconstituer l'histoire car mon père né en 1926 ne l'ayant pas connu, ne m'en avait jamais parlé...et sa mère Maria, divorcée de mon grand-père et disparue à Auschwitz, n'avait pu en entretenir la mémoire. 

J'imaginais que plus de 8 ans après cette découverte, la nature avait dû reprendre ses droits et je désirais maintenir du mieux possible le souvenir de leurs vies tragiques, trop brèves et vouées à l'oubli.


Pour accomplir cette tâche pénible et peut-être vaine, j'étais accompagnée par une sœur de cœur qui s'attache aussi à l'entretien de la mémoire et de ses lieux. Avec notre seau, outils de jardinage, chiffons et éponges, nous avons traversé une bonne partie du plus grand cimetière parisien de France : https://www.paris.fr/lieux/cimetiere-parisien-de-pantin-4501 

Les allées étaient silencieuses et la beauté des arbres accompagnait nos pas. Nous nous sommes attelées à la tâche pour redonner un peu d'existence à un lieu pourtant inéluctablement voué à l'effacement. 


Avant de quitter le cimetière, nous sommes allées nous recueillir et poser un caillou sur la tombe du fils d'une amie que je n'avais pas revu depuis des années mais qui appartient à mon histoire et à celle de mes fils. La nouvelle de cette jeune vie fauchée par le destin est une tristesse infinie...


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