Exposition et classement de photos : du côté maternel

 


La semaine dernière était une semaine de congés durant laquelle j’ai reçu avec grand plaisir la visite de mon plus jeune fils qui a fêté hier ses 29 ans. Nous avons profité de ce temps partagé pour aller voir quelques expositions dont celle de la maison européenne de la photographie, un lieu que nous apprécions tous deux.

La MEP présente actuellement l’œuvre du photographe ukrainien Boris Mikhaïlov né en 1938 à Kharkiv. Une œuvre artistique aux multiples facettes, parfois provocatrice, imprégnée de sujets politiques et sociaux au temps de l’Union soviétique, de sa chute et de ses conséquences sur l’Ukraine. Un réalisme cru qui peut heurter. Un univers qui ne fait pas vraiment rêver.

Observer les séries photographiques de l’artiste m’a donné envie de reprendre le classement des photos confiées par ma mère en héritage. Un vrai casse-tête que j’avais laissé en suspens depuis des années, occupée par mes recherches du côté paternel et par bien d’autres activités.

Ces photos personnelles, rares et précieuses racontent une période de l’histoire. Certaines proviennent de Pologne, elles ont accompagné dans leur périple ma famille fuyant le nazisme vers l’Asie centrale puis leur retour à l’Ouest après-guerre et restent le seul témoignage des disparus et de leur vécu.

J’aime particulièrement celle qui présente mon oncle Schlomo au rabot dans l’atelier de menuiserie de mon grand-père à Tarnow en 1936. 

                                                               

D’autres en grand nombre ont été prises plus tard, entre 1947 et 1950, dans le camp pour personnes déplacées en Autriche à Wegscheid près de Linz où se sont retrouvés de nombreux réfugiés dans l'attente d'un pays d’accueil. Elles sont porteuses de vie et d’évènements chaleureux : mariages, promenades, rencontres, réunions qui symbolisaient une période de reconstruction où tous les espoirs étaient permis ; les visages sont souriants, les douleurs enfouies.

                                                 

J’essaie de trouver une logique de tri et de présentation, par lieu et/ou par période, en les observant attentivement à l’aide d’une loupe. Je prends en compte les situations, les habits portés, les décors et toutes les annotations présentes. Au dos des photos sont parfois inscrits des numéros, des mots en yiddish ou en polonais que je fais peu à peu traduire.


 


Cela représente un travail assez compliqué et parfois fastidieux et avoir tant tardé dans ces classements, réduit à néant les témoins potentiels de ces périodes aussi de nombreux visages restent et resteront probablement toujours des énigmes.

Mais ce n'est peut-être finalement pas le plus important.


Commentaires

  1. Quel travail de mémoire !
    Félicitations et bon courage pour la suite.

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