Les archives de l'AP-HP à la recherche de Anna Schmeiss
Prise d’un regain d’énergie pour les recherches généalogiques, je me suis rendue il y a peu de temps aux archives de l’AP-HP situées à l'hôpital Bicêtre. Le service, niché dans un bâtiment restauré de cet immense hôpital, est très agréable et j'étais la seule lectrice ce jour-là..
Jusqu'à présent, j'avais rechigné à aller vers ce bout du monde si éloigné de mon domicile et de plus, la période de pandémie avait mis entre parenthèse cette démarche, l'hôpital n'est jamais le lieu où on se rend avec plaisir et en de telles circonstances, il devient celui à fuir au maximum !
Les archives créées en 1849 en même temps que l'Assistance publique collectent celles de l'ensemble des hôpitaux de l'AP-HP et mon premier contact avec leur service date de ….novembre 2014. Lorsque je réalise le nombre d'années écoulées depuis, un petit vertige me saisit...
Je recherchais alors des détails sur la naissance à l'hôpital Rotschild, de ma grand-mère Maria Silberstein dans le but de découvrir le lieu et la date de naissance de sa mère Anna Schmeiss.
Je voulais en savoir plus sur cette arrière-grand-mère inconnue, disparue comme tant d'autres membres de ma famille, sans laisser de traces et dont je n'avais jamais entendu parler.
Avait-elle vécu après le 27 janvier 1906 jour de la naissance de sa fille Maria et combien de temps sachant que le jour du mariage de Maria avec mon grand-père Rafaël, le 26 février 1925, l'acte d'état-civil précise qu'Anna est décédée. Quelle avait été la vie de cette femme ?
Malheureusement, le conservateur de l'époque m'informait que les registres d'admission antérieurs à 1914 avaient été conservés par l'établissement et me conseillait d'adresser ma requête à la Fondation Rotschild. Mais cette dernière n'avait pu me fournir aucun élément, ces archives-là n'ayant pas été, semble-t-il, conservées.
Il restait donc la possibilité de trouver entre 1906 et 1925 les traces d'une éventuelle maladie avec hypothétique hospitalisation dont un registre de l'AP-HP aurait gardé l'inscription. Cette hypothèse avait motivé ma demande de 2019 et conduit mes pas vers le Kremlin Bicêtre. J'espérais trouver par cette démarche une piste relative à son lieu de décès qui se trouvait hors de Paris, car je n'avait rien trouvé concernant son décès dans la capitale.
Mais arrivée dans le service, je me suis rendue compte de l'ampleur de la tâche : il fallait retrouver sur informatique des cotes correspondant à différents hôpitaux situés dans les quartiers les moins éloignés par supposition du lieu de résidence de Anna rue d’Angoulême. Une fois trouvé les cotes des répertoires et registres possiblement concernés, il fallait attendre les horaires de levées pour les récupérer, puis lire les noms un à un, entre les années 1906 et 1925...
J'étais décidée et pleine d'énergie au démarrage et dans le registre des décès de l'hôpital Tenon de 1925 j'ai retrouvé les circonstances du décès de Salomon Silberstein, l'époux de Anna, document précieux que m'avait adressé Monsieur Guérin, le conservateur contacté en 2014 que je possédais donc déjà mais que je n'avais pas vu directement.
Le temps passant, l'ampleur de la tâche m'est apparue comme insurmontable et, découragée, je suis partie...
Le soleil brillait, j'ai pris le bus pour rejoindre le centre de Paris.
Dans la boutique La droguerie derrière l'église Saint-Eustache, j'ai acheté des aiguilles à tricoter pour commencer un nouvel apprentissage qui me rapprochait de l'activité que ma mère pratiquait avec assiduité !
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