Sur les traces d'Albert Cohen
La compagnie des auteurs une émission de Matthieu Garigou-Lagrange sur France Culture proposait cette semaine de revisiter l’œuvre d'Albert Cohen.
Cette écoute m'a ramenée quelques années en arrière alors que je me lançais avec passion dans la lecture de ses premiers écrits, je n'aborderais celle de Belle du seigneur que bien plus tard.
Mon enthousiasme devant les paysages et personnages savoureux que je découvrais m'incita à me rendre sur les lieux décrits pour mieux m'en imprégner. C'est pourquoi en septembre 2012, j'entrepris avec mon plus jeune fils un voyage à Corfou sur les traces de l'écrivain.
Sur cette île paradisiaque, hors saison touristique, le bleu du ciel et de la mer se confondent et le soleil éclaire les plantes et fleurs odorantes. À l'ombre des cafés, je relisais des scènes marquantes de Solal et Mangeclous souriant des facéties de ces personnages hauts en couleurs.
Guidée dans le quartier juif de la ville de Corfou par le Dr Spiros Giourgas, président de la fondation mémoire Albert Cohen à Corfou, j'eus le privilège de découvrir les lieux d'enfance d'Albert Cohen.
Une profonde tristesse s'empara de moi devant le bâtiment en ruine au bord de l'effondrement qu'était devenue la maison natale de l'auteur.
Au retour de ce voyage, j'avais écrit ces quelques lignes : "La ville de Corfou est classée au patrimoine de l'humanité depuis 2007. D'un charme incontestable cette cité révèle aux détours de ses ruelles les richesses culturelles des peuples qui colonisèrent successivement la petite île ionienne. Quatre siècles de domination vénitienne ont notamment laissé leur empreinte sur la ville qui connut aussi les invasions anglaises et françaises.
L'architecture, le langage et certaines coutumes locales se sont enrichis de ces diversités. Mais parmi toutes les richesses de cette île lumineuse, il en est une qui peu à peu sombre dans l'oubli et dont il ne persistera bientôt plus de traces : il s'agit de la maison natale d'Albert Cohen.
C'est en effet à Corfou que le célèbre écrivain vit le jour en 1895 où il demeura jusqu'à l'âge de 5 ans avant de venir s'établir avec ses parents en France à Marseille, ville de l'immigration de l'époque.
C'est pourtant sur l'île de Corfou où il vécut très peu d'années que se déroulera le théâtre vivant de son œuvre dont Mangeclous célèbre au fil de ses récits la beauté des paysages, la saveur des mets, les odeurs et la vie palpitante de la petite communauté juive alors présente avant que les ravages de la seconde guerre mondiale ne la réduise à presque rien."
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