S'évader hors du temps confiné

Pour s'évader un peu hors de ces temps confinés, voilà un souvenir de voyage qui date déjà de l'hiver 2009 et qui donne envie de repartir..

À la découverte de New York 
Après un vol qui prolonge une journée interminable, New York s'offre à nous. À l'arrivée, le contrôle douanier s'éternise car outre les interminables questions posées aux étrangers, les bagages ne sortent pas de la soute. 

La neige tombée en abondance dans la nuit a empêché la venue au travail de nombreux employés des frets. Finalement la situation se débloque et un des fameux taxis jaunes nous embarque. De l’aéroport John Fitzgerald Kennedy, notre taxi se dirige vers Manhattan. 

Dans les embouteillages, à grands coups de klaxons, il avance par soubresauts nerveux secouant les touristes fraîchement arrivés que nous sommes. Soudain le chauffeur s’énerve et heurte volontairement le taxi qui, d'une habile queue de poisson menée par la droite, s'est placé devant lui. Les deux hommes quittent leurs véhicules et s’expliquent fortement tout en faisant le bilan des dégâts, qui semblent bien minimes, avec photos à l’appui. Je pensais que les parisiens avaient l’apanage de l’irascibilité et de la conduite brutale, je me trompais. Bienvenue en Amérique! Cette violence inattendue nous fait craindre le pire et nous hésitons à sortir mais bientôt tout rentre dans l’ordre et notre chauffeur repart, empruntant le tunnel en direction du centre puis un pont non loin du Queens. Après la traversée de rues très embouteillées, nous abordons avec soulagement Lexington avenue et notre hôtel Affinia Dumont situé dans la 34ème rue. À l’angle de ces deux voies, j’aperçois une Yeshiva. Nous sommes émerveillés par cette ville à l’histoire tumultueuse et abondamment enneigée pour la période de Noël. 

Au hasard de nos déambulations dans l’hiver de ces rues insolites, nos pas traversent les fumées cotonneuses qui s’élèvent au-dessus des grilles d’aération du subway. La chaleur qu’elles procurent, lorsque l'on s'en approche, contraste avec le froid glacial qui engourdit les doigts. Un camion-boutique installé au coin des rues, propose bretzel, hot-dog et autres nourritures rassasiantes. Marchant à la découverte du quartier Midtown de Manhattan, l’immensité des gratte-ciel fascine nos regards, nez au vent, tête en l’air, les tours nous enserrent. 

Devant l'étendue des blocs, teintés de noir, de blanc ou d'une variété de gris ; les hauteurs anarchiques ; les formes diverses rectilignes ou en brisure, songer à la foule qui les habite donne le vertige. En remontant sur Lexington avenue, le sommet d’arcs argentés du Chrysler building à la flèche, défie le temps. Entre ces pavés de modernité subsistent des lieux plus anciens, souvent lieux de prière comme la Central Synagogue à hauteur de la 55ème rue ou les églises qui accueillent les passants parla puissance de leurs chants. Un Gospel entonné par des personnages exaltés de Harlem, nous laisse sans voix! 

La neige tombée en abondance ces jours derniers, repoussée sur les bords des trottoirs par de laborieux pelletages, forme de petites collines grumeleuses qui s’affaissent un peu plus chaque jour. Les gens déambulent actifs ou plus nonchalants un gobelet de café fumant à la main. 
 
Feux sur la ville, la nuit
Éclats infinis 
La neige ne tombe plus
 
Plus haut dans l’Upper East Side, quartier chic de la ville, un homme tient en laisse quatre chiens pour une promenade dans Central Park. Les chiens heureux et remuants, emmêlent leurs laisses que l’homme dénoue patiemment. Au pied d’un arbre entouré de grillages, un panneau indique «Please curb your dog». 
 
Ciel bleu sur Manhattan 
Un soleil d’hiver
Le taxi jaune klaxonne  
 
Au cours de ce voyage, Manhattan révèle ses multiples facettes. Sur le bateau en direction d'Ellis Island, je ressens une forte émotion en découvrant l'imposante statue de la liberté. Puis en foulant le sol de l’île, j'imagine l'arrivée de tous ces immigrants, emplis d'espoir d'une vie libre et la douleur ressentie par les refoulés. Au retour, la vue sur les tours insolites du bas de la ville, suspend les regards. Nuée de visages attentifs.
 
Sous un vent glacial, arrivés sur la 34ème rue par le métro à la station Brooklyn Bridge, nous entamons à pied la longue traversée du pont, nous retournant à chaque instant pour découvrir et admirer la vue à couper le souffle sur ces tours immenses. 
 
Multitudes et contrastes 
Dans la ville avide 
Un étranger nous sourit
 

 
  Cet article a été mis en ligne par Dana Shishmanian dans la revue poétique Francopolis

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