Les courriers poétiques
Photo prise dans les rue de la commune de Troô
Au retour du travail hier soir, lassée de ma journée et de cette vie masquée, j'ai découvert dans ma boite aux lettres trois paquets. J''ai ressenti alors un véritable réconfort doublé d'un grand plaisir. Il s'agissait des numéros de la revue Interventions à haute voix qui me manquaient et que j'avais commandés à son animateur Gérard Faucheux.
Les courriers devenant de plus en plus rares, ils apparaissent comme un vrai trésor surtout en cette période de lien social restreint.
Le numéro 33 de la revue avait pour thème les Cafés/Bars/Bistrots, ces lieux qui nous font tant défaut actuellement, lieux d'animation, de vie, d'écriture, de rêverie, de partage, de rencontres, d'amitiés et plus si affinités..
L'avant lire de Thierry Le Pennec notait la diminution du nombre de ces établissements passant de 300 000 en 1900 à 43 000 en 2001 selon l'INSEE en raison de l'individualisme ambiant, le repli sur la sphère privée, la lutte contre l'alcoolisme etc. .
Vingt ans et une pandémie seront passés depuis ces statistiques et je me demande ce qu'il en sera au prochain recensement alors que dans mes déambulations parisiennes, je découvre de plus en plus de ces lieux portant l'indication fermeture définitive.
Un poème de Walter Helmut Fritz a attiré mon attention, Rüdiger Fischer, dont l'amitié fait toujours cruellement défaut, l'avait traduit ainsi :
Visite
Il neigeait depuis des heures. Il passa en coup de vent, se
réchauffa sans parade et demanda le visage déjà rougi : Vous connaissez
quelqu'un qui ne se débatte dans sa camisole de force ? Comment se
fait-il qu'aucun n'y ait échappé ? Cherchaient-ils tous un abri ? Il
rit. Dernière gorgée de vin. Il partit comme emporté par la neige.
Nos pas tracent sur le sable l'empreinte vaine du temps.
Et les grains de sel gardent notre mémoire.
L'association pour l'autobiographie conserve récits mes familiaux, les textes poétiques inspirés par la période du confinement et accueille l'écriture sur ce blog tenu par Pierre Kobel :
Commentaires
Enregistrer un commentaire