Un exil : Uniejow-Lodz-Paris

Uniejow-Lodz
En 1904, mon grand-père a tout juste quatre ans lorsque ses parents, Anna et Abraham, quittent leur village d’origine Uniejow pour rejoindre Lodz. En raison de son industrie textile florissante et prometteuse d’emplois, Lódz se surnomme alors la Manchester polonaise. De nombreux juifs quittent les shtetls alentours et deviennent tailleurs.
Dans le film qu'il réalise en 1974, La terre de la grande promesse, Andrzej Wajda décrit la ville devenue symbole de la révolution industrielle à la fin du dix-neuvième siècle suscitant arrivisme et exploitation ouvrière...

                                          Assis de part et d'autre de la table Hannah et Abraham

Anna et Abraham s’installent avec leurs enfants, Rebecca, Joseph et Raphaël au 13 rue Aleksandrijska. En 1925, la rue devient Ulica Zydowska (rue aux juifs). Les allemands la rebaptisent Cranach Strasse juste avant l’ouverture du ghetto de Lodz ou Litzmannstadt en 1940. Et à partir de 1945, elle devient Bojowników Getta Warszawskiego (rue des combattants du ghetto de Varsovie).


Lodz-Paris
A l’âge de vingt ans, Rafaël quitte son foyer, son quartier, ses amis et son pays. Il est temps de fuir la misère, la violence antisémite et l’armée. La France, pays des lumières et des droits de l’homme, l'attend. Quelques membres de sa famille maternelle : les Katz, ont déjà tracé pour lui le chemin de l'exil. Ils l'accueillent avec son frère Joseph.
Il rêve d’une vie meilleure et travaille dur pour fonder un foyer. Son plus cher désir est de devenir Français. Dans une de ses demandes de naturalisation, il indique "je suis venu m'établir à Paris comme apiéceur tailleur".


                                                          Rafaël (debout) et son frère Joseph

Dans un premier temps, il s'installe dans le quartier populaire, ouvrier et immigré du troisième arrondissement. Puis, après plusieurs déménagements, rejoint le quartier tout aussi populaire, ouvrier et immigré du 11ème arrondissement.
En 1934, il habite dans l’immeuble familial du 43 rue Basfroi avec sa nouvelle épouse, Rochme, récemment arrivée de Pologne et les trois enfants issus de son précédent mariage avec Maria.
Il travaille avec son frère Joseph qui possède une bonneterie au bas de l’immeuble. Ils vivent heureux malgré la tourmente qui se profile et bientôt, la famille s’agrandira de deux fils nés en 1938 et 1940.




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